Série de musiciens de jazz et de blues en concert, N&B, moyen format. (Exposition sur demande)
Parce que ce médium est le plus apte à transcrire la vision de la planète jazzie, la photographie dite de jazz a acquis au fil des années un statut de genre à part entière. Parmi les grands photographes français, on citera LELOIR, LE QUERREC, MEPHISTO, CIBILLE, ROSE, DUCASSE… Parmi les étrangers, LEONARD et CLAXTON sont des maîtres.
On sait que les prises de vue en concert sont plus difficiles à réaliser que celles effectuées au cours de « filages » ou de répétitions : cadrages trop souvent en contre-plongée, éclairages insuffisants ou parasites, organisateurs ou imprésarios parfois hostiles, etc.
Mais l’attrait de ces photos live réside dans la restitution de l’émotion visuelle faisant écho à la persistance sonore de la musique qu’elles révèlent.
Pour capter une attitude subitement intéressante, une expression fugace émergeant au cours de riffs inspirés ou la sérénité extatique du musicien en attente, on sent que Hugo Miserey s’immerge dans la musique pour être à même d’anticiper la prise, au moment juste. Il lui reste alors à déclencher, dans la discrétion de son habit noir au pied de la scène, sans bruit, sans l’agression d’un flash ni celle d’une rafale de moteur, pour créer, dans le cadre du viseur, cet artefact unique qui appartient déjà à un passé résonnant de sons incandescents.
Il n’est pas question ici de virtuosité en dépit de toutes les contraintes techniques à gérer, ni d’un exercice de style, cette plaie de jeunesse, mais de justesse. Point de manières sans contenu, point d’afféteries plasticiennes hors sujet, seulement le réel de l’image, nette ou bougée, historisant des musiciens de jazz.
Hugo Miserey a une prédilection pour le format carré qui lui permet d’exprimer son talent de portraitiste. S’il fallait s’en convaincre, la présentation en séquence sous forme de neuf vignettes, quasiment ses planches-contacts, atteste de sa fécondité iconique. Au fil des mois et des concerts, il joue dans l’imagerie du jazz et du blues une partition qui le place parmi les photographes qui ont un vrai regard.
BADSPOON
Series of jazz and blues musicians in concert, B & W, medium format.
Because this medium is best able to transcribe the vision of jazzie planet, said jazz photography has acquired over the years a kind of full status. Among the great French photographers may be mentioned LELOIR THE QUERREC, MEPHISTO Cibille, ROSE, DUCASSE … Among the foreigners, LEONARD and CLAXTON are masters.
We know that the live shots are more difficult than those performed during « run-throughs » or repetitions: framing too often against-diving, or insufficient lighting parasites, sometimes hostile organizers or impresarios, etc.
But the appeal of these live pictures lies in the return of the visual emotion echoing sound persistence music they reveal.
To capture an interesting attitude suddenly, a fleeting expression emerging in inspired riffs or ecstatic serenity of waiting musician, one feels that Hugo Miserey immersed himself in music to be able to anticipate the decision, at the right time. But he has to trigger, in the discretion of his black coat in front of the stage, without noise, without the aggression of a flash nor a burst engine, to create, in the viewfinder, this single artifact that already belongs to a past of incandescent resonant sounds.
It is not about virtuosity despite all the technical constraints to manage, nor an exercise in style, this youth wound, but only just. Point of ways without content, point of visual artists affectations irrelevant, only the actual picture, clear or jittery, historicizing jazz musicians.
Hugo Miserey has a predilection for the square format that allows him to express his talent portraitist. If we had to be convinced by the presentation sequence in the form of nine vignettes, almost his contact sheets, attests to its iconic fertility. Over the months and concerts, he plays in the imagery of jazz and blues a score that places it among the photographers who have a real look.
Badspoon