De plaine et d’eau

Série réalisée dans le cadre d’une résidence à Beaugency. « Quand la plaine de la Beauce vient mourir dans la Loire… »
Series produced as part of a residence in Beaugency. « When the plain of Beauce comes to die in the Loire  »

De plaine & d'eau 17

Cette série « De plaine et d’eau » a été exposée dans le cadre de Photofora, 3eme rencontres photographiques de Beaugency en 2009. Elle est le résultat d’un résidence d’artiste en 2008 à Beaugency sur le thème des « Territoires ». Hugo Miserey a choisi le parti de faire dialoguer iconiquement les interfaces géographiques de la ville de Beaugency. Au nord : la plaine de la Beauce, au sud : le fleuve La Loire.
Cette exposition est disponible à la location.

The series « In Plain and water » was exhibited as part of Photofora, 3rd photographic dating Beaugency in 2009. It is the result of an artist residency in 2008 in Beaugency on the subject of « Territories ». Hugo Miserey the party has chosen to communicate iconically geographic interfaces of the city of Beaugency. North: the plain of Beauce, south: the river Loire.
This exhibit is available for rental.

Vidéo du vernissage

A l’occasion de l’exposition Six regards sur Beaugency (juillet-septembre 2020)

L’invention de Beaugency

par Martine Le Gac, conférencière et professeure d’Histoire des arts à l’ENSA Dijon

Au carrefour des temps et des nations, Saint-Etienne de Beaugency est une église fondée au XIe siècle que la fin du XXe siècle a transformée en centre culturel. Sans culte religieux, elle n’a pourtant rien perdu de sa dimension conviviale en devenant un monument historique dédié à l’art, ni de sa dimension spirituelle en restant ouverte aux questions les plus profondes.
Si les éléments servant le caractère sacré et mystérieux de la liturgie ont disparu, l’édifice roman n’en demeure pas moins remarquable et ses dispositions favorables à de fructueuses collaborations artistiques. La quête d’humanité, le sens de l’acte créateur, le rôle de la lumière y ont toute leur place.
L’exposition de cet été tire profit de telles fondations architecturales et de leur potentiel symbolique tout en ravivant l’état d’esprit de six artistes venus en résidence à Beaugency. Invités une première fois à exprimer leur perception singulière de la ville et de ses alentours, ils ont été sollicités pour relire leur démarche. Les œuvres sont la trace de ce qu’aura durablement laissé chaque rencontre et une remise en mouvement collective des images.

Hugo Miserey confirme que les étendues horizontales de la Beauce lui ont réclamé une attention soutenue de leurs aspérités, pour donner à revoir l’accroche du ciel et de la terre, et comment le regard enjambe des distances que la photographie recentre et densifie.

Alan Eglinton en franchissant des seuils d’habitations, en a réécrit l’approche. Sa représentation des lieux peut tenir à des détails très sobres en apparence, une façon de montrer au grand jour ce qui est apparu dans le secret, pour le cacher ensuite, l’exposer à nouveau.

Pour Catherine Radosa, traiter en volume la façon dont la lumière ôte à l’environnement ses reliefs ou les reconfigure, revient à chercher ce que devient l’espace quand la lumière elle-même se retire et s’il n’y aurait pas âme qui vive.

Bruno Grasser espère que la vidéo puisse accréditer l’hypothèse d’un moment vécu. Il s’agit de savoir comment son et enregistrement ont une faculté d’attestation du réel, d’instauration dans le présent d’éléments disparus ou en voie de l’être.

JiSun Lee assemble mémoire et vision afin de laisser résonner plus haut et plus loin les territoires et leurs qualités, la présence de ceux et celles qui les fréquentent et les sentiments de sa propre vie.

Quant à Claire Willemann, les paysages se laissent apercevoir à travers des fragments multimédia dont les nouvelles articulations déplacent les lignes et la composition.

Tout n’est pas visible ni ne peut l’être, et même des pans entiers d’existences s’évanouissent. Mais à la frange du temps, entre les bords des photos et des vidéos, dans l’assemblage des écritures et des sculptures, se donnent à voir et à revoir des témoignages humains et matériels très construits. Et les situations réelles ou rêvées qui ne sont pas au bout de leur énigme ne se lassent pas d’attendre d’autres révélations.
A la croisée du transept, aux quatre points cardinaux, dedans comme dehors, les œuvres se renvoient les visions qu’elles reflètent, ce dont on se souvient, ce qui est là. Miroirs de ce qui fut à la fois reconnu et imaginé, elles conjuguent leurs facettes, se démultipliant en impressions colorées, en événements inattendus. Leurs lumières et leurs formes se recomposent dans le voisinage des réalités changeantes et produisent d’étonnantes combinaisons optiques qui varient au gré de la promenade et des associations d’idées.

Habitants, visiteurs de passage, venez voyager dans les images de la ville de Beaugency et de ses alentours réinventés.