Herculéens

Série sur les culturistes.
Series on the body-builders.

Cette trituration du corps, à coup de répétitions fatigantes leurrant les muscles, pour se couler, au terme d’une véritable ascèse, dans une enveloppe charnelle offerte à la monstration (montre et monstre) ressort bien des cadrages très serrés. Ici, le close-up n’est pas un tic gratuit d’un quelconque faiseur de clichés, on sent que l’écriture photographique est utilisée à bon escient au service d’une démarche. Mais la singularité du travail d’Hugo Miserey est ailleurs. Connaissant l’envie pour les personnes qui s’adonnent à cette violence corporelle pour être vues comme différentes, l’importance du regard des autres qui seul les voue à exister, leur soif d’identité, le photographe a volontairement cadré en occultant leur visage, cette étiquette qui catalogue un être. Ainsi, n’avons nous d’offert à notre regard que les corps martyrs, les bosses des muscles forcés, la sueur, les veines au bord de la rupture, le bronze et les écailles de la peau outrée par les onguents et les fards. Que notre société du superficiel nous conduise à contempler ces images de corps bodybuildés, aux fibres musculaires bandées jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la déchirure comme en témoigne une longue cicatrice sur un biceps, rien de plus logique direz-vous. Mais, on ne sort pas indemne de cette vision, il y flotte comme un malaise, comme celui ressenti devant un spectacle masochiste lorsqu’on en n’est pas adepte, mais, en revanche, quel plaisir lorsque l’on y capte un concert de formes sculptées dans la chair par le regard de ce jeune photographe français : fort !
N. GOLDBERG

This crushing of the body, suddenly tiring repetitions of luring the muscles, to run at the end of a true asceticism in a carnal envelope offered to the demonstration (and freak shows) looks great tight framing. Here, the close-up is not free of any tic maker clichés, we feel that the photographic writing is used wisely in an approach service. But the uniqueness of the work of Hugo Miserey is elsewhere. Knowing the urge for people who engage in this bodily violence to be seen as different, the importance of what other that the only doomed to exist, their identity thirst, the photographer intentionally framed by obscuring their faces This label catalog a being. So, do we have offered our view that the martyrs body, bumps forced muscles, sweat, veins along the rupture, bronze and scales outraged by skin ointments and cosmetics. Superficial our society leads us to contemplate these images of bodybuilder body, bandaged the muscle fibers to exhaustion, tearing up as evidenced by a long scar on a bicep, nothing more logic you might say. But, it is not unscathed this vision, it floats it as a malaise felt like a masochist to show when it is not a follower, but in return, what a pleasure when it captures a concert shapes carved in the flesh by the look of this young French photographer: strong !
                                 N. GOLDBERG